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Pierre Guariche est un designer français des années 50, issu de la « jeune génération » émergeante après la seconde guerre mondiale. D'abord designer et ensemblier, il sera l'un des fondateurs de l'ARP, puis après avoir été directeur artistique de la firme belge Meurop, il s'oriente vers son rêve de toujours : la décoration d'intérieur.

Les débuts de Guariche

Après l'obtention de son diplôme à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1949, il entre dans l'atelier de Marcel Gascoin où il développe un goût certain pour la création d'un mobilier fonctionnel et quotidien ainsi que l'utilisation de matériaux industriels. Après avoir exposé au Salon des Arts Ménagers de 1951, il débute ses premières collaborations avec les nouveaux Éditeurs émergents. D’abord avec la galerie Mai puis avec les jeunes éditeurs Hugues Steiner, Charles Minvielle et Pierre Disderot. Pour eux il développe toute une gamme de sièges, de mobilier de rangements et de luminaires.

 

Le développement du siège

Homme de recherche, il est le premier français à utiliser la technologie de l'assise-coque. Cette technologie de pointe fut développée aux Etats-Unis par les designers Charles Eames et Arne Jacobsen à partir des années 40. L'utilisation du contreplaqué moulé permet de fabriquer une assise d'un seul tenant. La chaise Papyrus (1950) et la chaise Tonneau (1951) de Guariche en seront les premiers modèles commercialisés en France. Par la suite, il développa une gamme étendue de sièges et de fauteuils en bois et métal ainsi que de nombreuses alternatives à la chaise Tonneau. 

Guariche et la lumière

Durant sa carrière, Guariche a produit un nombre considérable de luminaires : on estime qu'il a dessiné entre 30 et 40 modèles tous différents. La majorité d'entre eux a été créé entre 1950 et 1959 pour l’Éditeur et ami Pierre Disderot. Guariche développe ses luminaires en exploitant le système danois Rotaflex et aide considérablement Disderot à développer de nouvelles utilisations techniques du métal. En effet, Pierre Guariche a grandit dans une famille d'orfèvre et a étayé ses connaissances au Lycée Breguet. Ses premiers modèles sont l'applique à balancier simple (1951) et le lampadaire Equilibrium à double balancier (1952) qui font déjà preuve d'une grande dextérité technique. Effectivement, Guariche a comme souci principal de dissimuler la source lumineuse (ampoule) afin de créer un éclairage indirect, confortable et esthétique. L'aboutissement de ses recherches s’exprime sans conteste au travers de la gamme Cerf-volant (1952), véritables sculptures lumineuses.

L'ensemble de la carrière de Guariche sera ponctuée de grandes collaborations, marquées par le souci de créer un mobilier toujours plus fonctionnel, novateur, confortable et esthétique.

Le marché de l’Art autour de Guariche

Depuis les années 2000, la multiplication des expositions autour des années 50 tel que « Mobi Boom » permet de faire connaitre la production trop souvent oubliée de la « jeune génération ». Alors que le spectateur connait certainement Charlotte Perriand, Jean Prouvé et Le Corbusier, l’accent est mis sur les jeunes designers de la reconstruction : Pierre Paulin, Michel Mortier, Joseph André Motte, Antoine Philippon et Jeannine Lecoq, Alain Richard, Jean René Caillette… Guariche n’avait jamais été oublié des galeristes et des collectionneurs, mais ces redécouvertes permettent une plus large diffusion de sa production.

Sa côte sur le marché de l’art se modifie alors petit à petit avoisinant les prix des plus grands noms du design. Depuis 2004-2005, les ventes aux enchères autour de Guariche sont de plus en plus nombreuses et les prix croissants.

Les chaises Tonneau, Tulipe ou Vampire valent entre 300 et 500 €, se rapprochant des prix de la chaise standard CM131 de Pierre Paulin ou d’une chaise Tulipe d’Eero Saarinen.

Les pièces qui font les prix les plus hauts car elles n’ont cessés d’intéresser les grands marchands par leur grande qualité sont les luminaires. On constate que les lampadaires Cerf-volant et Equilibium atteignent désormais les 15 000 €.

Cet engouement autour de la production de Guariche et plus particulièrement autour de ses luminaires est encore renforcé par l’exposition de la Galerie Pascal Cuisinier : « Pierre Guariche, créateur de lumière 1950-1959 » jusqu’au 27 octobre 2012.

Bérénice CUGNIERE
Recherche documentaire en arts décoratifs du XX° siècle
En savoir plus sur l'auteur : http://larticledelart.blogspot.fr/

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Illustrations et crédits photographiques :
1/ principale : lampadaire balancier guariche.
2/ chaise Tonneau, courtesy of Tajan.
3/ lampadaire équilibrium.
4/ applique Cerf volant.

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