Le 11 novembre dernier à Ruislip dans la banlieue de Londres, un vase chinois d’époque Qianlong (1736-1795) vers 1740 était vendu aux enchères pour la somme astronomique de 43 millions de Livres Sterling (50M d’Euros environ) hors frais d’acheteur soit £51,6 millions. Outre son prix, ce vase est le premier objet d’art qui ne soit ni un tableau ni une sculpture à rentrer dans le Top Ten des œuvres d’art les plus chères vendues au monde. Celui-ci comprend des tableaux de Picasso, Van Gogh, Renoir, Klimt ou Rubens, une sculpture de Giacometti et en neuvième position notre fameux vase.
De par sa construction en réticulée, c'est-à-dire à double paroi, la première étant à jour, à laquelle il faut ajouter la présence d’un certain nombre d’éléments décoratifs, ce vase est caractéristique de la manière de Tang Ying qui était directeur de la manufacture impériale au début du règne de l’empereur Qianlong. Cette période se distingue en particulier par le très haut niveau de technicité atteint par les céramistes chinois de l’époque.
Il porte sur chaque face un médaillon présentant des poissons différents nageant dans des eaux imaginaires et porte sous la base le sceau impérial de l’empereur. Au regard de ces éléments il est plus que probable que cette porcelaine fut crée pour le Palais d’Eté ou pour la Cité Interdite.
Probablement dérobé après le saccage du Palais d’Eté par les troupes anglaises après la seconde guerre de l’opium en 1860, il finit au dessus d’une armoire dans une petite maison de la banlieue londonienne où il fut découvert par un auctionneer local, Bainbridges, plus habitué à adjuger des lots sous les £500.
Prudemment estimé £800 000 à £1 000 000, il suscita un immense intérêt de la part d’amateurs, collectionneurs et marchands du monde entier. Suite à son exposition à Londres, il était attendu entre £18 et £30 millions. Après une demi-heure d’enchères durant lesquelles les vendeurs sortirent sous le poids de la tension, le marteau tombait à £43 millions.
Plusieurs éléments permettent de mieux comprendre ce résultat :
-Ce vase répond au gout actuel du marché chinois et apparaît après une exposition sur ce type de pièces à Pékin.
-Sa provenance impériale.
-Son parfait état de conservation.
-La qualité de son décor et la grande rareté des vases en réticulée.
Soulignons enfin que les Chinois sont fortement enclins depuis quelques années à racheter les pièces d’exceptions ayant quittées leur pays et qu’il est fort rare que le prix soit un obstacle dans cette quête.
Notons enfin, que notre vase ne se serait probablement pas mieux vendu dans une grande salle des ventes internationale ni même à Hong Kong.
Cédric Henon
Expert en meubles et objets d’art anciens
© Bainbridges
Les experts conseil en oeuvres d'art d'Authenticité sont à votre disposition pour l'estimation en ligne , l' expertise et l'inventaire de vos meubles, sculptures et tableaux anciens. Ils vous accompagnent dans la vente de vos œuvres d'art et de vos collections : courtage.
Articles similaires par les experts d'Authenticité :
-La collection Lehman Brothers liquidée !
-Un tableau de Ludwig Meidner aux enchères.
-Faïences d'Urbino, les prix font le grand écart.