Une envie pressante de soleil ? Nous vous proposons de (re)découvrir cette semaine la vie et l'oeuvre de Jacques Majorelle, l'un des plus des grands peintres orientalistes du XXème siècle.
Le voyageur
Jacques Majorelle (1886-1962), est un peintre français, fils du célèbre fondateur de l’école de Nancy Louis Majorelle. D’abord formé à l’Architecture d’intérieure aux Beaux-arts de Nancy il suit des cours à l’Académie Julian de Paris afin de réaliser son rêve d’être peintre.
Il complète sa formation par une série de voyages en Espagne, en Italie et en Égypte. Majorelle y découvre le monde islamique et ses coutumes ainsi que de nouveaux paysages baignés de lumière d’où naît sa passion pour l’Afrique.
En 1917, il s’installe à Marrakech et le Maroc devient sa terre d’adoption. Là-bas il se mêle aux communautés européennes et aux milieux arabes. En 1919, il fait sa première expédition dans le sud du pays. Il y découvre une vie quasi féodale, dans les Casbah, au pied des montagnes de l’Atlas qu’il décrit dans son journal Carnets de route d’un peintre dans l’Atlas et Anti-Atlas.
À son retour, il achète un terrain situé à la limite de la palmeraie de Marrakech qu’il baptise Bou Saf Saf en référence aux nombreux peupliers qui révèlent l’eau de sa propriété. Il y fait construire une maison de style mauresque pour laquelle il dessine les motifs des Zelliges, et des mosaïques ; il peint les murs de bleu dur, de vert et de rouge sombre. Autour de cette maison, Majorelle s’adonne à sa passion pour la botanique et ne cesse d’enrichir son jardin de nouvelles essences exotiques jusqu’à sa mort.
En 1980, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent rachètent cette propriété, la sauvant ainsi d’un projet de complexe hôtelier. Ils entreprennent alors d’importants travaux de rénovations du jardin afin de le faire vivre tel que Majorelle l’avait imaginé.
Peintre de lumières
Jacques Majorelle est considéré comme le peintre orientaliste par excellence grâce aux nombreuses expositions organisées en France et au Maroc. Il s’impose alors comme le « peintre de Marrakech » puis comme le peintre du sud marocain ».
Il décrit le monde qui l’entoure grâce à ses œuvres qui agissent tel un témoignage anthropologique.
Ses sujets favoris sont les Souks et les marchés, les paysages, les figures humaines et plus particulièrement le nu féminin. Ses peintures montrent le quotidien et l’authenticité des habitants de la ville, l’agitation des souks où il fait s’entremêler une multitude de silhouettes humaines à l’abondance des étals. Au contraire, ses paysages à la nature luxuriante qui font preuve d’une grande quiétude propice à la méditation. A partir de 1930, il s’intéresse aux nus féminins. Il est fasciné par la beauté et la sensualité de ses femmes qu’il fait poser dans son jardin. Il enrichit ses peintures de poudre métalliques, d’or et d’argent afin de faire ressortir la peau de ses femmes noires, pareilles à des statues de bronze. Après son premier voyage dans l’Atlas, sa gamme chromatique devient plus forte, les couleurs plus lumineuses, tranchées et vives ; à l’image des murs de sa maison de Bou Saf Saf.
Mais le véritable sujet des peintures de Majorelle est la lumière qu’il ne cesse inlassablement de travailler, faisant de lui une figure indépendante du mouvement orientaliste du XXe siècle.
Au top des enchères
En tant que figure représentative, Majorelle est particulièrement présent dans les ventes d’art orientaliste aux cotés de peintres tels que José Cruz-Herrera, Étienne Dinet ou Félix Ziem.
Sa cote est en hausse constante depuis quelques années ; jusqu’au record de 1,3 million d’euro qu’a obtenu La kasbah rouge (1924), le 9 juin 2011 chez Artcurial. Cette vente devrait attirer de nouveaux collectionneurs de Jacques Majorelle, puisqu’il est possible de trouver une multitude d’œuvres de l'artiste.
On y trouve essentiellement des scènes de souks et marchés, très recherchés qui partent dans les 100 000 € à 300 000 € en moyenne. Les figures humaines et les nus sont particulièrement appréciés ainsi que les paysages qui sont souvent adjugés à des prix inférieurs allant de 30 000 à 60 000 €.
Jacques Majorelle bénéficie d’une meilleure cote que la plupart de ses contemporains, qui en fait une valeur sûre aux yeux des collectionneurs.
Illustrations : courtesy of Artcurial.
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