Le cadre, instrument décoratif, évolue au cours des siècles. Afin de comprendre et de reconnaître son style, il est intéressant de parcourir son histoire.
A l’origine, simple bâti en bois, le cadre devient une œuvre d’art à part entière où se mêlent avec délicatesse le travail de la sculpture et celle de la dorure.
Les fastes du Roi Soleil
Au XVIIe siècle, le travail décoratif du cadre est à l’apothéose de son art. Les Maîtres sculpteurs se laissent aller à l’inventivité et à l’opulence. Les décors sont agrémentés de nombreux jeux de fonds. Il s’agit d’un savoir faire où les doreurs gravent les enduits (qui recouvrent le bois) avec des fers dit « à reparer ». Sous le règne de Louis XIV, les décors à la mode se nomment jeux de fou, grain d’orge, nids d’abeilles ou encore griffes de chat.
Les cadres du XVIIe siècle sont rares, et donc très recherchés des collectionneurs ou antiquaires.
1/ Jeu de fou, 2/ Grain d’orge, 3/ Griffe de chat
Le cadre dans tous ses états
Au siècle des Lumières, le commerce du cadre est à son apogée. Le raffinement décoratif et les nuances de dorure apportent à l'objet une nouvelle dimension.
La richesse de la Rocaille, les ornements floraux et l’asymétrie de la beauté au naturel sont les mots d’ordre des cadres réalisés sous Louis XV. C’est à cette époque que le cadre devient un véritable objet d’art.
L’évolution du cadre Louis XV :
Début de la période : boudin et révolution simple
Fin de la période : décor ajouré, boudin et double révolution
Cadre Louis XV à double révolution
A son contraire, le cadre Louis XVI se caractérise par sa sobriété, son élégance, ses lignes droites et symétriques. Son vocabulaire décoratif s’inspire directement de l’art de l’antiquité. Cependant, ils sont toujours travaillés de la même façon, en sculpture sur bois, comme en dorure.
Cadre Louis XVI
Un objet devenu populaire
Au XIXe siècle, l’industrialisation du cadre le démocratise. De nouvelles techniques ont été mises au point afin de faciliter sa fabrication. Le cadre est rarement sculpté, il est, le plus souvent réalisé sur un bâti en bois, agrémenté de décors dits en « pâte anglaise ». Cette pâte, une fois estampée dans un moule pourra être utilisée sur une multitude d’ornements décoratifs. Ces baguettes d’encadrement étaient ensuite découpées aux dimensions du tableau.
Ce phénomène entraîne deux évolutions à partir de 1830 : la modernisation du métier d’encadreur et la production de cadres en « masse ». Leurs prix sont attractifs...on les trouve dans tous les intérieurs...ils ne sont plus considérés comme des objet de luxe.
Margaux GATIMEL
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