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Dans un contexte économique difficile en 2011, les salles des ventes parisiennes ont fait preuve d'un dynamisme remarquable que ce soit les maisons de vente anglo-saxonnes, Sotheby's ou Christie's, ou les commissaires priseurs parisiens exerçant à Drouot, le produit des ventes d'œuvres et objets d'art a progressé de manière significative.

Comme chaque année depuis la libéralisation des ventes aux enchères volontaires en France en 2001, la palme revient aux anglo-saxons Cette année, Christie's affiche un produit vendu de 199 millions d'euros soit une progression de 13% par rapport à l'année 2010. Sa grande rivale n'est pas loin avec 190 millions d'euros de tableaux, meubles et objets d'art vendus en augmentation de 9%.

Parmi les grandes études parisiennes, soulignons la troisième place de la SVV Artcurial qui bondit de 27% à 127 millions. Cette étude est composée de trois ténors des ventes aux enchères, Hervé Poulain, Francis Briest et François Tajan.

L'ensemble des commissaires priseurs (110) vendant à l'hôtel des ventes de Drouot, pour leur part, réalise un chiffre d'affaire de 482 millions d'euros en progression de 9,2%. Notons toutefois que ce chiffre comprend les ventes volontaires mais également les ventes judiciaires qui restent un monopole des commissaires-priseurs français.

Paris a brillé sous le feu du marteau avec de nombreuses ventes de prestige remportant plusieurs enchères millionnaires et battant plusieurs records mondiaux. Citons en particulier la vente du Château de Gourdon par Christie's pour 41,9 millions d'euros, la vente Fabius chez Sotheby's avec un produit vendu de 6,9 millions d'euros et chez Artcurial le Nu Couché de Nicolas de Stael adjugé 7 millions.

Malgré ces excellents résultats, la place de Paris dans le marché de l'art recule au niveau international. Ainsi, si 20% des œuvres vendues aux enchères passent par Paris, elles ne représentent que 6% en valeur du produit des ventes aux enchères à travers le monde.

A cela plusieurs explications : les œuvres impressionnistes et modernes se vendent principalement à New York et les bijoux “haut de gamme” à Genève. En outre, depuis 2011, la Chine est passée à la première place faisant passer la France à la quatrième. Paris, pour sa part, possède également de nombreuses spécialités telles que le mobilier du XVIIIe, la bibliophilie, les Art Déco et les Arts Premiers mais celles-ci ne rivalisent pas en terme de prix de vente avec les tableaux impressionnistes et modernes vendus à New York.

Ces quelques chiffres nous montrent que le marché de l'art et en particulier les salles de ventes parisiennes tirent leur épingle du jeu dans un contexte de concurrence accrue. Paris fait preuve d'un dynamisme exceptionnel dans de nombreuses spécialités et tout autant que Londres ou New York, est en mesure d'établir de nouveaux records mondiaux pour des œuvres exceptionnelles; 13 enchères millionnaires à Drouot cette année.

Cédric Henon, expert en meubles anciens et objets d'art

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