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Sculpteur néoclassique au talent reconnu durant la fin du XVIIIe siècle, le nom de Louis-Simon Boizot est aujourd’hui peu connu du grand public. Son nom apparaît fréquemment dans les catalogues de ventes aux enchères adossé à celui de Sèvres ou celui d’un bronzier.

Redécouvrons cet artiste de talent qui donna naissance à de nombreux groupes en biscuit ainsi qu’à des pendules de premier ordre et des bronzes pour des meubles royaux.

Ses débuts

Louis-Simon Boizot nait à Paris en 1743, son père Antoine Boizot est peintre dessinateur à la manufacture de tapisseries des Gobelins. A l’âge de 16 ans, il est admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture et fait ses classes dans l’atelier du sculpteur René-Michel Slodtz (1705-1764) à la suite d’Antoine Houdon (1741-1828). En 1762, il remporte le Prix de Rome de sculpture et séjourne à Rome de 1765 à 1770 où il redécouvre la statuaire de l’Antiquité alors recherchée des amateurs et exécute des commandes pour Catherine II de Russie et pour plusieurs monuments parisiens, le Palais Bourbon, les églises Sainte Geneviève et Saint Sulpice. A partir de 1773 et jusqu’en 1800, il expose au Salon et en 1778, il est reçu à l’Académie royale de peinture et sculpture avec un marbre représentant Méléagre aujourd’hui conservé au Musée du Louvre.

Boizot et Sèvres

En 1773, il succède au sculpteur Etienne-Maurice Falconet à la tête des ateliers de sculpture de la Manufacture de Sèvres où il crée de nombreux modèles de groupes qui sont exécutés en biscuit. Son style est marqué par le néoclassicisme mais il garde une note de fantaisie chère au style Louis XV. Cela est particulièrement sensible dans ses différentes sculptures sur le thème de Vénus. Un vase en porcelaine de Sèvres en forme d’amphore porte le nom de « vase Boizot » mais le rôle que notre sculpteur joua dans sa création demeure flou. Il conserve son poste jusqu’en 1800.

La toilette de Vénus d'après Louis-Simon Boizot, biscuit en porcelaine de Sèvres, vente Tajan le 15 décembre 2011.

Boizot et les bronziers

Le talent de sculpteur de Boizot lui permet de collaborer avec les plus grands bronziers de la fin de l’époque Louis XVI en particulier Gouthière, Thomire et Rémond.

La collaboration avec le premier trouve sa pleine expression dans une magnifique pendule en bronze ciselé et malheureusement redoré, aujourd’hui conservée à la Wallace Collection de Londres. Elle fut commandée et offerte par la ville d’Avignon à son gouverneur le duc de Rochechouart et représente le Rhône et la Durance.

Pour Thomire, Boizot sculpte en terre des animaux, sphinx et lions qui seront fondus en bronze doré pour servir notamment de chenets pour la reine Marie-Antoinette à Versailles. Il exécute aussi des cariatides qui seront utilisées pour orner des meubles ; commodes, secrétaires ou coffre à bijoux mais également comme luminaires pour des torches et candélabres.

Pendule dite à l'Etude d'après Louis-Simon Boizot, vente Artcurial le 22 juin 2011.

De sa collaboration avec Rémond naissent de nombreuses pendules ornées de groupes allégoriques, citons en particulier le modèle dit « à l’Étude ». Il exécute également de nombreux bas reliefs en terre cuite qui seront fondus en bronze pour orner notamment  les meubles du célèbre ébéniste David Roentgen.

Sculpteur au service des arts décoratifs, Louis-Simon Boizot sut parfaitement adapter son art au goût changeant, passant d’un style de transition entre le rocaille et le néoclassicisme de ses débuts, au plus pur néoclassicisme à partir des années 1785.

Cédric Henon, expert en mobilier et objets d'art anciens, expertise, inventaire, estimation

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Illustration principale : Méléagre, sculpture en marbre, Musée du Louvre.