Depuis l'année dernière et cela partout dans le monde, les prix des objets et des œuvres d'art chinois d'origine impériale ont littéralement « explosés ». En mars à Drouot, plusieurs enchères dépassant le million d’euros se sont succédées, prenant de court les experts spécialisés.
Le 26 mars dernier, deux maisons de ventes toulousaines (Marc Labarbe et Chassaing-Marambat) ont réalisé des records mondiaux en adjugeant deux trésors chinois pour un total de plus 34 millions d'euros.
22 millions d’euros pour 9000 soldats
Long de 24 m et haut de 69 cm, un exceptionnel rouleau impérial chinois baptisé « Manœuvres » a été adjugé par Maître Marc Labarbe plus de 22 millions d'euros (frais inclus).
Propriété de l'Empereur Qianlong (1735 – 1796), le rouleau met en scène plus de 9000 soldats lors de la « Grande revue » des troupes de 1739. Il fait partie d'une série de 4 peintures, exposées à l’époque au Palais de l’Estime de l’Éclat des Vertus Civiles.
De ces quatre rouleaux, nous savons qu'un n'est toujours pas réapparu, que le second est conservé au Musée de Pékin et que le troisième a été acquis pour 6 millions d'euros en 2008 par, semble-t-il, le même collectionneur de Hong-Kong que le rouleau en question.
Détail de « La Grande Revue IV, Manoeuvres» règne de Qianlong (1736 -1795), rouleau, encre et couleurs sur soie par plusieurs peintures de la cour. Longueur totale 24,21 m. Longueur de la peinture : 18,04 m. Hauteur totale 0,69m. Diamètre du rouleau : 0,12m. Experts : Pierre Ansas et Anne Papillon d'Alton.
Initialement estimé entre 3 et 4 millions d'euros, cette peinture sur soie devient l’œuvre d'art chinoise la plus chère jamais vendue aux enchères en France. Le prix s’explique en partie par le parfait état de conservation du rouleau mais aussi par le fait qu’il soit le seul de la série à présenter les cachets des peintres officiels de la Cour, ce qui confirme son origine impériale.
De 1 à 12 millions d’euros, il n’y a qu’un sceau
Le même jour à Toulouse, une autre maison de ventes (Chassaing-Marambat) battait son propre record pour la vente en France d'un sceau impérial chinois.
Estimé de 1 à 1,5 millions d'euros, un sceau en jade néphrite blanc surmonté de deux dragons, ayant servi au même empereur Qianlong pour signer ses calligraphies, a multiplié par 10 ses estimations pour être adjugé plus de 12 millions d'euros (hors frais) à un collectionneur chinois.
Le cachet est en jade néphrite blanc très légèrement veiné de rouille sur le sommet, la prise finement sculptée en ronde-bosse de deux dragons adossés et enlacés. La base porte les quatre caractères : Qianlong yubi , « du pinceau impérial de Qianlong », dans une écriture archaïque aux traits en courbes avec extrémités en pointes. Il s’agit d’un des sceaux personnels de l’empereur, que ce dernier apposait sur ses nombreux autographes afin de les signer. L’empreinte de ce sceau figure dans le Qianlong baosou, recueil des sceaux de l’empereur Qianlong. Dimensions : Hauteur : 7,55 cm – Base : 9,85 x 9,90 cm.
Maître Xavier Marambat bat ainsi le record détenu par son associé Me Hervé Chassaing qui avait vendu 5,4 millions d'euros en 2008 un sceau de l'Empereur Kangxi. En 2010, la même maison de ventes avait également vendu un cachet de l'Empereur Qianlong pour plus de 3 millions d'euros.
Cette flambée générale des prix des œuvres et objets d’art chinois s’explique en partie par la présence de nombreux nouveaux acquéreurs chinois, prêts à dépenser sans compter pour rapatrier les trésors de la Chine impériale.
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