Elégants objets de table, les rafraîchissoirs étaient utilisés pour conserver les boissons au frais jusqu'au milieu du XIXe siècle. Présentation de cet ancêtre du seau à champagne.
« Les pauvres ont la glace en hiver et les riches l'ont en été ». Ce vieux dicton illustre à merveille le fait que de l'Antiquité jusqu’au milieu du XIXe siècle, le fait de consommer très froid était strictement réservé aux puissants du royaume. En effet, avant l’apparition des machines frigorifiques au XIXe siècle, on recueillait la glace naturelle en hiver, puis on la stockait dans des petits puits fermés hermétiquement appelées glacières, quasiment exclusivement présentes dans les châteaux. On peut encore en voir dans les parcs de Versailles ou de Chantilly.
Durant la période estivale, on récupérait cette glace et on la disposait près de la table de repas, dans des rafraîchissoirs, larges cuvettes où étaient placées les bouteilles.
L'art de recevoir
Fait en métal ou en faïence, le rafraîchissoir est généralement ovale ou circulaire. Pour être facilement déplacé, il présente des anses latérales ou des anneaux sur les côtés. Aujourd'hui le plus connu des rafraîchissoirs à bouteille est le seau à champagne.
Au XVIIIe siècle, l’hôte de qualité a pris soin, avant de servir les vins frais aux invités, de rafraîchir les verres avant le service. Il utilise pour cela un rafraîchissoir qui possède la particularité de présenter des encoches dans son bord supérieur afin d'y caler les jambes des verres.
Par extension, le mot « rafraîchissoir » désigne également un meuble. Petite table très en vogue au temps de la Pompadour ou de Marie-Antoinette, la table rafraîchissoir comporte dans son plateau supérieur plusieurs cavités servant à placer les seaux de métal. Joseph Canabas, ébéniste célèbre de l'époque Louis XVI en fit l'une de ses spécialités. Le Louvre en conserve une paire en acajou massif à plateau en marbre.
Du froid au chaud
De 10 € à 100 000 €, la gamme de prix est très large. La plupart des rafraîchissoirs se négocie entre 50 € et 500 €. La valeur dépend de la matière, de la rareté de la forme ou du décor du modèle.
L'ancienneté n'est pas ici un critère essentiel. Une paire de rafraîchissoirs et leurs présentoirs en argent et vermeil datant du XIXe siècle se sont par exemple vendus 85 000 € en 2010.
Les tables rafraîchissoir les plus chères sont celles présentant des pieds galbés ou des formes arrondies alors que celles de forme carré ont plus de mal à trouver acquéreur.
Avis aux amateurs : un rare rafraîchissoir en faïence de Strasbourg du XVIIIe siècle sera proposé aux enchères par Christie's Paris le 4 mai prochain.
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Illustrations :
1 Détail du tableau intitulé : La tabagie ou Le Corps de Garde, attribué aux frères Le Nain, 1643, Musée du Louvre.
2 Rafraîchissoir à bouteille, faïence de Sinceny, XVIIIe siècle, courtesy of De Baecque et Associés, Lyon.
3 Rafraîchissoir à verres en métal argenté, courtesy of Koller, Genève.
4 Table rafraîchissoir en acajou massif en partie du XVIIIe siècle, courtesy of Aguttes.