Le 14 janvier dernier, la maison de vente aux enchères Philocale avec la collaboration de notre cabinet d’expertise dispersait un ensemble de livres, tableaux anciens et modernes, meubles et objets d’art. La majorité des lots trouvait preneur dans leur estimation, certains créaient la surprise en pulvérisant leur estimation.
Revenons sur les résultats les plus marquants de cette vente.
8200 euros contre une estimation de 1 500 à 2 000 euros couronnait le lot 30, décrit comme une École française du XVIIe siècle d’après Simon Vouet. Représentant « Tarquin et Lucrèce », cette huile sur toile se distingue par ses importantes dimensions 190 cm de haut par 158 cm de large. Soulignons également l’état de conservation moyen de ce tableau qui comportait un accident, des soulèvements et des restaurations. Une enchère méritée pour une peinture très décorative.
Dans les tableaux modernes, arrêtons nous sur les 5 500 euros offerts pour le lot 50, une aquarelle signée Vicenzo Cabianca (1827 1902) et datée 1868 représentant des « Pécheurs sur la grève ». Une enchère dans l’estimation pour cet artiste collectionné par de nombreux amateurs.
Dans les objets d’art retenons plusieurs enchères. Le lot 176, une râpe à tabac en buis sculpté d’une allégorie de la fidélité exécutée vers 1730-1740 trouvait preneur à 1 400 euros sur une estimation de 900 à 1 200 euros. Notons un manque, une fente et quelques usures.
6 500 euros couronnaient une paire de vases brûle parfum, lot 190, en bronze ciselé et doré signé E. Carlier sur la panse de style néoclassique, ils furent exécutés durant la seconde moitié du XIXe siècle.Le sculpteur Emile-Francois Carlier (1827-1879) collabora en particulier avec l'orfèvre Émile Froment-Meurice pour exécuter un surtout de table commandé par l’empereur Napoléon III. Illustration principale.
Une importante pendule, lot 191, en bronze ciselé, patiné et doré figurant Andromède, reposant sur une base en marbre vert, signée Denière était vendu 1 800 euros contre une estimation de 500 à 800 euros. La maison Denière est spécialisée dans la production de bronzes d’art et d’ameublements. Elle voit le jour sous l’Empire et s’éteint en 1903.
Le lot 210 était vendu pour 2 900 euros sur une estimation de 1 200 à 1500 euros. Décrit comme une commode demi-lune ouvrant par deux tiroirs sans traverse, en bois de placage, marquetée en son centre d'un décor allégorique figurant l'Amour, sur ses cotés de vases fleuris et en ceinture de fruits et vases dans des encadrements de bois de rose. Elle repose sur quatre pieds fuselés en gaine. Elle est estampillée Ohneberg, reçu maître en 1773. Datant de l’époque Louis XVI, elle est coiffée d’un plateau en marbre brèche d'Arrabida. Elle présente des réparations et restaurations dans les fonds, des replacages, des accidents et des manques. Soulignons ces dimensions, H. 83,5 cm, L. 80 cm, P. 40 cm.
Ces quelques prix d’adjudication nous montrent un marché de l’art dynamique avec des amateurs et collectionneurs nombreux et acheteurs. Le succès de cette vente aux enchères, qui fait rare en province se fit sans catalogue papier, réside dans des lots vendus dans leur jus et des estimations prudentes de la part des experts.
Cédric Henon, expert en meubles anciens et objets d'art
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