Le terme de miniature désigne un tableau de petites dimensions ayant généralement pour sujet un portrait. Apparue pour la première fois au 16e siècle, la miniature connaît son âge d’or en Europe entre 1760 et 1840.
L’invention de la photographie et sa généralisation dans la seconde moitié du 19e siècle annonce sa disparition. Art précis et précieux, ses plus beaux exemples sont aujourd’hui conservés dans les grands musées européens : le Louvre, Cognacq-Jay, National Museum de Stockholm, Wallace collection de Londres.
Technique et savoir faire.
La technique de la miniature s’est profondément affinée au cours des siècles.
Jusqu’en 1750, l’œuvre est réalisée sur parchemin ou velin préparé et étendue sur une plaque de cuivre ou de bois.
Certains artistes la réalisent sur cuivre et émail dès de la fin du 16e siècle.
C’est à partir du 18e siècle, sous Louis XV, que la miniature connait son plus grand essor en étant réalisée sur un support plus adapté de couleur proche de celle de la peau humaine : l’ivoire. Cette noble matière sera le principal support de la miniature jusqu’en 1850.
Il n’est pas rare de trouver de minces feuilles d’argent ou d’or appelées paillons au dos des plaques d’ivoire. Elles sont destinées à « éclairer le visage ».
Au 19e siècle, le papier fait son apparition comme support des miniatures.
La fragilité des plaques d’ivoire impose un encadrement minutieux et raffiné. Les miniatures seront généralement protégées par un verre.
Pour la plupart, les miniatures sont réalisées à la gouache ou à l’aquarelle.
Le peintre réalise le portrait à partir de pointillés ou de hachures qui devront être invisibles à l’œil du spectateur.
Des petits points de gouache constituent le corps, l’aquarelle est souvent réservée aux fonds unis, naturels ou historiés.
Travail « d’orfèvre », la miniature nécessite un très grand savoir-faire et une exécution minutieuse. Quelques grands noms se sont cependant illustrés au cours des siècles…
Miniature et miniaturistes.
Les miniatures sont réalisées par des peintres en miniatures nommés miniaturistes.
On estime qu’ils étaient entre 8 et 10 000 au 18e siècle.
C’est en France, en Allemagne et en Grande Bretagne qu’ils furent les plus nombreux.
Un grand nombre d’entre eux demeure encore anonyme et mérite d’être redécouvert.
Les recherches biographiques réalisées à partir de la fin du 19e siècle, nous permettent de découvrir ses principaux représentants.
En France, les plus importants miniaturistes sont originaires de Lorraine : Jean-Baptiste Jacques Augustin (1759-1832), François Dumont (1751-1831), Jean-Baptiste Isabey (1767-1855) et François-Sébastien Laurent (1776-1848) et du reste de l’Europe, c’est le cas par exemple de Pierre-Adolphe Hall (1739-1793) miniaturiste d’origine suédoise.
Leur réputation fut internationale. Pour répondre aux commandes particulières, ils s’entourent de nombreux collaborateurs et dirigèrent d’importants ateliers pour répondre aux demandes des souverains et de la haute bourgeoisie européenne.
Portraits intimes et témoignages d’affection.
Réalisé sur commande, le portrait de l’être cher ou de l’ami, est lui offert. Témoignage précieux d’un homme, femme, ami, absent, ou défunt, c’est aussi le portrait de personnages célèbres : militaires, actrices, musiciens.
Destiné dans un premier temps à orner bijoux, boites, tabatières, c’est avant tout un tableau portatif et mobile.
La qualité d’une miniature, au même titre que celles exigées dans l’art du portrait, tient à la capacité qu’a l’artiste à saisir et retranscrire les expressions caractéristiques tant physiques que morales de son modèle.
Un portrait coutera plus cher lorsque le modèle est représenté avec ses mains.
Collectionné à partir de la fin du 19e siècle, des copies et faux sont apparus et sont parfois réalisés à partir d’une photographie ou d’une gravure.
Darmon dira en 1927 « aussi le nombre des fabricants actuels de fausses miniatures anciennes ne fait qu’augmenter grâce à la complicité d’intermédiaires qui n’hésitent pas à les présenter comme œuvres authentiques ».
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1 - Louis François Aubry (1767-1851), Pauline Bonaparte, princesse Borghese, c. 1810, dimensions : 6,6 x 5,1 cm, Wallace Collection de Londres.
2 - Jean-Baptiste Jacques Augustin (1759-1832), Portrait de femme en blanc assise sur une chaise, Musée du Louvre, réserve des miniatures, armoire 1.
3 - Pierre-Adolphe Hall (1739-1793), Portrait présumé du comte d’Artois, futur Charles X, Musée du Louvre, réserve des miniatures, armoire 3.