Jean Puiforcat is the leader of the Art Deco silverware in France. Modern artist, he is one of the first to develop simple and geometric lines in French luxury silverware.
Un orfèvre sculpteur moderne
Issu d’une famille d’orfèvres qui exerce à Paris depuis 1820, Jean apprend le métier dans l’atelier de son père à son retour de la première guerre mondiale.
Il complète sa formation en suivant les cours du sculpteur Louis-Aimé Lejeune (1884-1969) et commence à créer des formes abstraites et géométriques.
Entre 1920 et 1925, son style lisse et géométrique s’affirme : Les dessins des pièces d’orfèvrerie qu’il fait réaliser par d’habiles artisans, présentent des formes inédites où les motifs décoratifs et ornements sont absents. Les objets qu’il dessine n’ont rien à voir avec les modèles du XVIIIème. siècle. Leurs formes sont construites autour de la sphère, du cône ou du cylindre.
Des pièces d’orfèvrerie aux lignes simples et géométriques
La maison Puiforcat réalise pour une clientèle exigeante des pièces d’argenterie pour les arts de la table : service à thé ou à café, couverts, légumier, timbale, plat, plateau, milieu de table, coupe, vase, soupière, boîte, bonbonnière, jardinière…
L’orfèvre apprécie particulièrement les lignes droites et géométriques et fait jouer sur ses formes d’argents l’ombre et la lumière.
Il utilise pour l’anse de ses théières, le pied de ses coupes, les prises de ses couvercles,… des bois exotiques et rares comme l’ébène de macassar, des pierres fines et dures comme le lapis-lazuli, le jade, le quartz rose, ou le cristal de roche et certaines matières animales en vogue à l’époque comme l’ivoire ou le galuchat.
Le style « Puiforcat » est né ! Il triomphe à l’exposition des Arts Décoratifs de 1925. Jean Puiforcat devient célèbre dans toute l’Europe. Tony Bouilhet, directeur de la maison concurrente : Christofle, le compare même à l’un des plus grands orfèvres mondiaux de l’époque : le danois Georg Arthur Jensen (1866-1935).
Le service à thé et à café (illustration N°1), vendu chez Sotheby’s New-York, le 14 décembre 2007 est une bonne illustration de son style : formes géométriques, jeu des matières : argent – ébène de Macassar, et grande qualité de finition.
Illustration N°1 : Service à thé et a café, argent, ébène macassar, c.1927, Lot 417, vente Sotheby’s New- York, 14 décembre 2007, vendu frais de vente inclus, 73 000€, Copyright Sotheby’s.
Des formes adaptées à la fonction de l’objet
En 1927, Jean Puiforcat dit : « Il s’agit d’exiger des objets utilitaires sans ornements, qui ne soient plus déguisés en autre chose, ce qui ne leur interdit pas d’être plus raffinés et éminemment précieux. La forme qu’impose la finalité est l’élément permanent de l’objet. C’est le désir d’en faire un mode d’expression qui leur donne son caractère constamment changeant ».
L’orfèvre devient l’un des membres fondateurs de l’Union des Artistes Modernes (UAM) en 1929 en compagnie d’un groupe d’architectes, décorateurs et artistes français : Le Corbusier, Charlotte Perriand, Raymond Templier, Robert Mallet Stevens, Jean Luce, René Herbst, Jean Prouvé, Hélène Henry, Francis Jourdain, Gérard Sandoz… Pour l’UAM, la forme de l’objet doit découler de sa fonction.
Jean Puiforcat, trouvant abuser de la ligne droite, assouplit le forme des ses pièces d’argenterie en s’intéressant au nombre d’or. La ligne générale de ses objets d’art s’arrondit, se courbe et se structure autour du cercle.
Puiforcat réalise des coupes en argent. Les lignes droites et anguleuses disparaissent. Les surfaces sont lisses et courbes comme dans notre exemple (illustration N°2), vendu chez Christie’s Rome.
Illustration N°2 : Coupe en argent, nœud en palissandre, datée des années 1930, Lot 125, vente Christie’s Rome, 27-28 novembre 2001, vendu $ 5 423 frais de vente inclus, Copyright Christie’s.
Des objets luxueux aux proportions harmonieuses
Puiforcat confesse en 1933 au comte de Fleury : « J’ai plongé dans les mathématiques et suis tombé sur Platon… de lui, j’ai appris l’arithmétique, les mesures harmonieuses et géométriques, les cinq fameux corps platoniques illustrés plus tard par Léonardo… ». (Art Déco of the 20s and 30s, Bevis Hillier, New-York, 1968)
A partir de 1934, la maison Puiforcat réalise en plus de ses créations pour les arts de la table des objets à caractère liturgique: calice, ciboire, patène, crosse pastorale…
Une théière (Illustration N°3) datant des années 1935, montre l’évolution de Jean Puiforcat depuis 1925 : forme courbe au service de la fonction, recherche d’harmonie dans les proportions, anse décorative élargie en quart de cercle pour permettre une meilleure prise en main.
Illustration N°3 : Théière faisant partie d’un service à thé constitué également de son pot à lait et sucrier, argent, bois de rose, c.1935, Lot 203, vente Sotheby’s New-York, 28 mars 2008, vendu $ 22 500 frais de vente inclus, Copyright Sotheby’s.
Jean Puiforcat participe à l’« Exposition Internationale des Arts et Techniques » en 1937 où un pavillon entier est consacré à son travail et connait son plus grand succès. « Il y explore toutes les possibilités de la courbe toutes les combinaisons du tracé harmonique » (Jean Puiforcat, François de Bonneville, Editions du Regard, 1986). Il allie dans ses créations l’argent au vermeil.
Il quitte l’Europe, inquiet de la montée du fascisme, et ouvre en 1942 à Mexico une maison d’orfèvrerie dont les pièces sont vendues en exclusivité par John Rubel aux USA. Certains décors d’inspiration aztèque apparaissent.
Il décède en 1945 et laisse derrière lui une œuvre majeure qui influence encore les créateurs d’aujourd’hui.
La maison Puiforcat est aujourd’hui toujours en activité. Elle a ouvert ses portes à une jeune génération d’artistes et continue à rééditer certains modèles de Jean Puiforcat. Les collectionneurs de Puiforcat font aujourd’hui une nette différence entre les œuvres réalisées en France et du vivant de l'artiste, celles de sa période mexicaine, et celles réalisées après son décès. Un conseil : collectionner sa première période.
Laurent Hache, expert conseil en oeuvres d'art - Expertise en orfèvrerie et argenterie des XIXème. et XXème. siècle
Contacter l'auteur : contact@authenticite.fr
Les poinçons de maître-orfèvre de Jean Puiforcat :
Période française et du vivant de l’artiste :
-Poinçon en forme de losange avec un couteau entre « E » et « P » N.B. : Le couteau rappelle la coutellerie crée par Jean-Baptiste Fuchs en 1820 au 14, rue Chapon, 75003 Paris.
-Marque : JEAN E. PUIFORCAT
Période Mexicaine :
-Poinçon rond avec la lettre grecque Oméga entre « J » et « P »
-Marque sur trois lignes : JEAN PUIFORCAT S.DE R.L. / PARQUE MELCHIOR OCAMPI 64 / MEXICO, D.F.
Période Après décès :
-Marque sur 2 lignes : JEAN E. PUIFORCAT / MADE IN FRANCE
Feel free to contact our fine art specialists if you want to appraise your works of art. We also assist you in the selling of your works of art : consultancy.
Illustration Principale : Pichet, argent, bois de rose, dessiné c.1930 par Jean Puiforcat, Hauteur : 25,6cm, Lot 428, vente Christie’s New-York, 11 juin 1999, Copyright Christie’s.