Colorfull and charming, French tole peinte seduce amateurs and collectors. They are real works of art but not "serious" one.
Attardons-nous sur la naissance, le développement et l’oublie de cette technique qui donna le jour à de véritables objets d’art.
Qu’appelle t-on tôle peinte ?
Paire de verrières à fond bleu présentant un décor japonisant dans un médaillon, vente PIASA le 18 juin 2003, lot 54.
Il s’agit d’une feuille de fer blanc laminé recouverte d’une fine couche d’étain. La feuille était ensuite découpée, mise en forme et soudée. L’étape suivante est essentielle puisqu’elle permet de passer d’une simple pièce en tôle à un objet d’art en tôle vernie.
C’est l’Abbé Jaubert dans le « Dictionnaire des Arts et Métiers » paru en 1793 qui nous donne la recette du vernissage des tôles :
« Avant de donner la première couche de vernis, on doit nettoyer le métal, l’unir avec la pierre ponce, et surtout faire en sorte qu’il soit bien sec ; après avoir fait sécher au soleil ou à un feu modéré cette première couverte, il faut donner la seconde à chaud et on peut noircir le vernis à la fumée d’un flambeau de résine dont la chaleur aide à aplanir et à égaliser le vernis…. »
Ce traitement pouvait être répété jusqu'à quatre reprises, et c’est sur la dernière couche soigneusement polie que le décor était appliqué. En effet sans vernis, il ne peut y avoir de décor.
Un peu d’histoire
Paire de vases Médicis en tôle peinte et bronze doré attribués à la manufacture Deharme, début XIXème, vente Beaussant Lefèvre le 8 décembre 2008, lot 137.
La Turquie semble être le berceau des tôles vernies avec en particulier la fabrication de cafetières et de théières que l’on pouvait poser sur le feu.
Sous Louis XIV, les objets recouverts de laque ou vernis d’Orient fascinent les collectionneurs et de nombreux chercheurs se mettent en quête du secret de ces vernis dans toute l’Europe.
Mais ce n’est qu’aux alentours de 1740, après la découverte du « vernis d’ambre » en Italie par Bonami que les essais se multiplient pour aboutir en 1768 avec en France la création de la première manufacture de tôles peintes a l’enseigne de la « Petite Pologne ». Elle sera suivit quelques années plus tard par l’ouverture d’une seconde manufacture « Au Petit Dunkerque » tenu par Granchez.
Au XIXème siècle, trois nouvelles manufactures de tôles peintes voient le jour confirmant le succès de cette technique assez économique et permettant la réalisation d’objets pleins de charme et fortement décoratifs ou utilitaires.
1850 marque la fin de l’engouement pour les tôles vernies et ces objets tombent en désuétude.
Formes et décors.
Paire de lampe a petrole en tole peinte a l’imitation du marbre vert, XIXeme siecle, vente Kahn Dumousset le 24 octobre 2008, lot 215.
Au XVIIIème siècle, la tôle peinte épouse fréquemment la forme des pièces de porcelaine de Sèvres ou orientales. Il en est de même pour les décors.
On trouve beaucoup de rafraichissoirs à verre ou à bouteille, verrières, caches pot, encriers ou jardinières et brûle-parfum.
Les décors sont souvent inscrits dans des réserves comme à Sèvres et représentent des scènes champêtres, des pécheurs, des bouquets de fleurs, ou des chinois. Les fonds sont généralement unis. Les œuvres les plus remarquables sont peintes sur l’ensemble de la pièce et sont parfois ornées de bronzes ciselés et dorés.
Le XIXème siècle se caractérise par un fort développement d’objets usuel tels que : flambeaux, appliques, lampes, mais également fontaines, vases et garnitures. C’est principalement dans le luminaire que la tôle peinte connaît son plus grand succès. Contrairement au XVIIIème siècle ceux sont surtout des pièces en bronze doré qui servent de modèle.
Les décors reprennent les motifs alors au goût du jour que ce soit sous le Directoire, l’Empire ou la Restauration et Louis-Philippe en particulier, palmettes, fleurs et feuilles de lotus, rosaces et autres motifs tirés de l’antiquité.
Il est vraisemblable que le succès des tôles peintes soit en grande partie dû à son cout relativement faible à l’époque.
Fontaine en tôle peinte à l’imitation du marbre, début du XIXème siècle, vente Cornette de Saint Cyr le 5 juin 2008, lot 157.
C’est à partir des années 30 qu’un certain nombre de collectionneurs s’intéressent à nouveau aux tôles peintes. La fraicheur de leur décor, leur originalité et leur charme incontestable attirant de plus en plus d’amateurs aujourd’hui encore. Il faut cependant souligner que les tôles peintes sont des œuvres fragiles et que beaucoup ont été excessivement restaurées ce qui les dévaluent fortement.
« Mieux vaut rater une bonne affaire qu’en faire une mauvaise…... »
Cédric Henon, furniture and works of art specialist.
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Illustration principale : Paire de rafraichissoirs en tôle peinte à sujet chinois sur fond aventurine, époque Louis XV, vente Libert le 14 novembre 2008, lot 166.